PÉTITION "POUR UN AIR PUR À VAL-DAVID"
Ce présent portrait se divise en deux sections: une analyse mise à jour en continu débutée en octobre 2024 fondée sur les données d'un capteur Purple Air et une deuxième analyse ayant début en octobre 2022 et s'étant terminée en mars 2025 fondée sur les données d'un capteur IQAir. Les deux capteurs se situent au coeur du village de Val-David.
En analysant les données depuis octobre 2024 pour la saison froide, nous avons classifié les journées selon la moyenne des quatre pires heures de pollution de la journée (AQI-US). En semaine, ces périodes de pointe semblent coïncider généralement avec les moments où les gens sont le plus à l’extérieur, que ce soit pour se déplacer ou faire du sport, rendant leur impact particulièrement significatif.
Ces résultats sont cohérents avec d'autres mesures prises depuis 2022 avec un autre type de capteur (IQAir). Voir analyses plus bas.
Ainsi, les résultats montrent, qu'autour de 3 journées sur 4 (saison froide 2024-2025), la qualité de l'air était considérée comme étant de modérée à mauvaise au moins 4 heures durant cette journée. Autrement dit, à Val-David, en hiver, l’air est véritablement « bon » environ une journée sur quatre. Ce constat est préoccupant et signifie que la plupart des journées, les habitant.es de Val-David sont exposés, le matin et en soirée à une qualité de l’air qui pourrait avoir des effets immédiats sur la santé et l'espérance de vie.
Une situation comparable aux feux de forêt de 2023
Ce qui frappe particulièrement, c’est la comparaison avec les épisodes de feux de forêt de 2023. Ces événements extrêmes, qui ont marqué l’été par leurs niveaux de pollution très élevés et hautement médiatisés par la santé publique, montrent des concentrations moyennes de particules fines légèrement supérieures à celles des hivers habituels à Val-David. Cela suggère que les niveaux habituels de pollution hivernale à Val-David rivalisent avec ceux d’un été marqué par des feux de forêt sans précédent.
Note : Dans la section 'Portrait de la situation', nous avons choisi d'analyser chaque graphique, tableau et illustration un par un pour mieux les comprendre. Bien qu'une analyse globale soit présente, cette approche permet d'offrir des analyses détaillées de chaque élément. Cela peut entraîner des répétitions, mais c'est une structure centrée sur les données qui reflète une analyse approfondie de chaque aspect.
Données concernant la saison en cours et comparaison avec d’autres municipalités du Québec
Cette section présente les données les plus récentes sur la qualité de l’air à Val-David, mises à jour en continu depuis octobre 2024. Ici, vous trouverez des classements et des comparaisons avec d’autres municipalités du Québec, afin de situer Val-David dans un contexte plus large. Ces données permettent de suivre l’évolution de la pollution au fil des saisons et d’identifier les tendances.
Pour ce qui est de l'échantillonnage à l'échelle du Québec, nous avons pris en compte environ 60 capteurs Purple Air communautaires (non gouvernementaux) répartis sur environ 45 localités, y compris des villages autochtones du Grand Nord. Bien que l'échantillonnage ne soit pas parfait (il manque plusieurs villes d'importance), il offre un bon début pour comparer Val-David aux différents milieux, des grandes villes aux petites communautés. Nous avons sélectionné les capteurs pour leur constance dans le temps et la qualité des données (écart minimal entre capteur A et B des modules de mesure) ainsi que par leur emplacement à l'intérieur de zone habitées. Le nombre réduit de capteurs dans les grandes villes peut être expliqué par la présence de capteurs gouvernementaux, comme à Montréal, où un suivi de la qualité de l'air est déjà assuré par la municipalité. Cela peut expliquer pourquoi il y a moins de capteurs communautaires dans ces zones. Nous continuons à surveiller et améliorer notre couverture pour refléter au mieux la diversité des environnements du Québec en comparaison à Val-David.
Enfin, afin d'assurer une uniformité des données, nous avons dû laisser tomber l'intégration des capteurs gouvernementaux dans cette analyse, car ces capteurs utilisent une technologie différente de ceux de Purple Air. Nous avons choisi les données des capteurs de Purple Air, parce qu'ils donnent accès à des données ouvertes et leur localisation est beaucoup plus représentative des milieux habités en région. Voir cette section sur la page d'accueil à ce sujet.
Le graphique ci-dessus illustre l’évolution de la pollution de l’air à Val-David heure par heure, mois par mois. Contrairement aux classifications journalières visibles sur la page d’accueil, cette courbe permet de voir plus précisément les variations de la qualité de l’air au fil des heures.
On remarque une tendance récurrente : des pointes de pollution le soir, correspondant très fort probablement à l’usage accru du chauffage au bois. Ces hausses sont particulièrement marquées lors des périodes froides, lors desquelles la combustion du bois devient plus intensive, en plus du phénomène d'inversion thermique.
Certains événements se démarquent, notamment durant les fêtes de Noël 2024-2025. Pendant cette période, les niveaux de pollution sont restés exceptionnellement élevés, sans jamais redescendre dans la zone de « bonne » qualité de l’air, même en pleine journée. On est ainsi resté dans les catégories « modéré », « médiocre » ou « mauvais » sur plusieurs jours consécutifs.
Un autre épisode significatif a été observé en février, où un pic prolongé a montré une tendance similaire, avec une pollution persistante et des niveaux inhabituellement élevés.
Le graphique présenté ci-haut met en lumière les variations journalières des polluants dans l’air en saison froide. On observe une augmentation prononcée en fin de journée, lorsque les habitant.es reviennent à la maison et alimentent leurs foyers en bois. La concentration diminue graduellement au cours de la nuit, alors que les foyers s’éteignent, pour reprendre légèrement le matin, avant le départ au travail. Cette dynamique reflète les habitudes de chauffage en soirée, mais elle est amplifiée par les inversions thermiques qui emprisonnent les polluants près du sol durant la nuit et en matinée.
Ce phénomène, bien que présent dans plusieurs localités du Québec, est particulièrement marqué à Québec et Saint-Sauveur, par exemple, où les épisodes de pollution atmosphérique liés au chauffage au bois sont fréquents et intenses en hiver. En revanche, Montréal a vu une amélioration significative de sa qualité de l’air grâce à des réglementations mises en place depuis plus de 10 ans, qui ont permis de réduire considérablement les émissions.
Les données comparatives montrent que Val-David présente des concentrations de pollution dans les plus élevées en soirée parmi toutes les municipalités étudiées. Cette situation est exacerbée par l’effet d’inversion thermique sporadique, renforcé par la configuration géographique de Val-David, située dans une vallée.
Il est important de noter que ces observations reposent sur des moyennes et que certaines journées échappent à ce phénomène, notamment lorsqu’il y a suffisamment de vent pour disperser les particules. Cependant, lors de périodes sans vent (ou faible vent) et avec une inversion thermique, la pollution peut rapidement atteindre des niveaux très préoccupants.
Ces tableaux comparent les niveaux de pollution de l’air à Val-David en fonction du jour de la semaine. On aurait pu s’attendre à une augmentation très marquée pendant les fins de semaine, en raison de l’afflux touristique, des chalets occupés et des activités après-ski. Pourtant, bien que la pollution soit plus élevée durant ces périodes, la différence reste modérée relativement à l'ensemble des capteurs disponibles du Québec.
L’augmentation commence généralement le samedi soir et se prolonge jusqu’au lundi (pollution persistante de la fin de semaine?), ce qui pourrait être lié à une combinaison de facteurs : le chauffage accru des chalets par les visiteurs et l’utilisation plus intensive des foyers en soirée. Cependant, le fait que les niveaux restent relativement élevés tout au long de la semaine suggère que la pollution de l’air provient principalement des résidences principales des habitants du coin, plutôt que d’un phénomène purement lié au tourisme. Il serait toutefois pertinent, dans le cadre de cette analyse, de redéfinir la période de fin de semaine afin de prendre en compte une éventuelle persistance de la pollution, qui pourrait s'étendre du vendredi soir au lundi matin. Nous explorerons cette piste prochainement.
Ainsi, ce tableau montre que, si la fin de semaine a bien un effet sur la qualité de l’air, la combustion du bois reste un phénomène quotidien et constant, influençant la pollution tout au long de la semaine.
Ce graphique présente le classement des municipalités équipées de capteurs en fonction de la proportion d’heures où la qualité de l’air est classée comme « bonne ». Val-David figure parmi les municipalités les plus basses dans ce classement, indiquant que les périodes de bonne qualité de l’air y sont moins fréquentes que dans d’autres localités.
Bien que ce classement varie légèrement au fil des saisons, la tendance reste relativement stable : la qualité de l’air à Val-David est souvent plus dégradée que dans d’autres municipalités observées.
Ce graphique classe les municipalités en fonction de leur moyenne de l’indice de qualité de l’air (AQI US) sur l’ensemble de la saison froide. Même en utilisant une moyenne sur plusieurs mois, Val-David se retrouve encore parmi les municipalités où la qualité de l’air est la plus dégradée.
L’échelle de couleur utilisée ici est relative : elle met en évidence les différences entre les municipalités plutôt que d’indiquer un seuil absolu de pollution. Ce classement confirme que, malgré les variations quotidiennes, la qualité de l’air à Val-David demeure globalement plus affectée que dans d’autres localités équipées de capteurs.
Ce graphique présente la moyenne de l’indice de qualité de l’air (AQI US) pour la saison froide, mais cette fois-ci classée par capteur plutôt que par municipalité. Certaines municipalités possèdent plusieurs capteurs, permettant d’observer certaines différences locales.
On remarque notamment que les capteurs situés à Saint-Sauveur montrent tous des niveaux de pollution élevés, du même ordre que Val-David, mais l’un d’entre eux (Environnement Québec_2), affiche une moyenne encore plus élevée que les autres. Ce capteur est situé dans un creux de vallée, où l’air stagnant peut accentuer l’accumulation des polluants, expliquant ainsi ces valeurs plus élevées.
Ce graphique met en évidence l’influence de la topographie sur la qualité de l’air.
Comprendre les tendances grâce aux données historiques
Cette section regroupe des analyses réalisées à partir des données collectées depuis 2022 avec le capteur IQAir qui mesurait également la pression atmosphérique et la température. Contrairement aux données actuelles, ces analyses ne seront pas mises à jour, mais elles restent essentielles pour mieux comprendre la dynamique de la fumée de bois en lien avec les conditions atmosphériques, la topographie et la température.
Ces données nous aident non seulement à observer les tendances passées, mais aussi à mieux anticiper les phénomènes, comme les inversions thermiques, qui favorisent l’accumulation des polluants. D'ici à ce qu'une réglementation efficace soit mise en place, elles pourraient servir à développer un système de prévision de la qualité de l’air, permettant d’alerter la population avant même qu’un épisode de pollution survienne. Une telle approche pourrait ouvrir la voie à des mesures préventives, comme la restriction temporaire de la combustion du bois lors de conditions défavorables, afin de limiter l’impact sur la qualité de l’air.
Ce tableau illustre le nombre de journées classées selon leur qualité de l’air mois par mois, permettant de suivre l’évolution des tendances depuis le début des mesures en 2022.
Lorsqu’on a commencé à recueillir des données en 2022, la situation était relativement stable. L’été était plutôt tranquille, avec peu de feux de forêt et une bonne qualité de l’air générale. Cependant, à l’arrivée de l’automne, on a constaté une augmentation progressive de la pollution, ce qui est venu valider certaines hypothèses formulées auparavant en se fondant sur la présence de fumée dans l’air, la visibilité réduite au loin et les odeurs perceptibles dans le village.
Puis est arrivé l’été 2023, marqué par de nombreux feux de forêt. La qualité de l’air s’est considérablement dégradée, avec de nombreuses journées classées "mauvaises". Cette période a été largement médiatisée, mettant en lumière les impacts sanitaires de la fumée des feux de forêt.
L’hiver suivant, on aurait pu s’attendre à une amélioration, mais les données ont montré un retour à des niveaux de pollution comparables à ceux de l’été 2023. Cela a confirmé que, même hors saison des feux de forêt, la pollution hivernale due à la combustion du bois pouvait être aussi préoccupante, voire pire (voir moyennes sur graphique suivant).
L’été 2024 a été plus clément que celui de 2023, mais la pollution de l’air était néanmoins supérieure à celle de 2022. En plus des feux de forêt, il faut aussi prendre en compte d’autres sources potentielles de fumée, comme les feux de bois extérieurs ou le brûlage de feuilles et de branches au printemps et à l’automne.
Enfin, la saison froide 2024-2025 suit la même tendance, avec des niveaux de pollution similaires, voire plus élevés que lors du premier hiver observé. Cette évolution pose la question d’une possible aggravation progressive de la situation au fil des années. L’avenir nous dira si cette tendance se confirme, mais les données actuelles suggèrent qu’il sera essentiel de continuer à surveiller l’évolution de la qualité de l’air à Val-David.
Ce graphique reprend la classification AQI des 4 pires heures de la journée ainsi que les moyennes, mais cette fois-ci regroupées par saison (chaude ou froide), afin d’observer les tendances sur une plus longue période.
Il est important de noter que la première saison chaude (été 2022) n’est pas complète, car la collecte des données n’a débutée qu’en juin 2022.
Une certaine constance se dégage des données. On constate notamment que la moyenne de pollution durant la saison froide 2023-2024 est presque aussi élevée que celle de la saison chaude 2023, pourtant marquée par d’importants feux de forêt. Cela souligne une fois de plus l’impact majeur de la combustion du bois en hiver, qui génère des niveaux de pollution équivalents, voire supérieurs, à ceux observés lors d’une saison estivale touchée par des incendies de grande ampleur.
Ce tableau présente l’évolution de la pollution de l’air à Val-David en fonction de l’heure de la journée, analysée sur quelques années pour observer les tendances locales au fil du temps.
Un modèle clair se dégage : la pollution augmente systématiquement en soirée. Cette tendance s’explique en partie par une hausse de l’utilisation des foyers à ces heures, amplifiée par l’inversion thermique, un phénomène météorologique qui survient en fin de journée lorsque l’air plus froid au sol piège les polluants sous une couche d’air plus chaud, empêchant leur dispersion. Cela crée une accumulation locale de la pollution, amplifiant l’effet observé.
On remarque aussi que l’année 2023-2024 présente des niveaux de pollution légèrement plus élevés par rapport à 2022-2023 tout en suivant la même courbe. Les raisons précises de cette différence restent à explorer, mais elles pourraient être liées à des variations de température ou à des conditions météorologiques particulières ou tout simplement dues à des variations de l'efficacité du capteur.
Ce tableau met en évidence la régularité du phénomène de pollution en soirée.
Les trois graphiques ci-dessus révèlent une dynamique intéressante entre la température, la pression atmosphérique et la pollution de l’air en saison froide.
Température et pression atmosphérique : On observe une corrélation entre ces deux variables : plus il fait froid, plus la pression est élevée. Bien que cette relation semble modérée, elle pourrait être suffisamment significative pour influencer les conditions atmosphériques et, par extension, la pollution de l’air.
Pression et pollution : Cette corrélation est encore plus marquée. Plus la pression atmosphérique est élevée, plus la pollution tend à augmenter. Cela s’explique notamment par la présence fréquente d’inversions thermiques lors des périodes de haute pression, qui piègent les polluants près du sol et empêchent leur dispersion.
Température et pollution : En reliant les deux premières observations, on peut en conclure que les périodes de froid s’accompagnent souvent d’une augmentation de la pollution. Cet effet est double : d’une part, le froid incite à une utilisation plus intensive du chauffage au bois, et d’autre part, les conditions de haute pression favorisent l’accumulation des polluants.
Ces corrélations sont particulièrement intéressantes dans une perspective de prévision de la qualité de l’air. En approfondissant ces analyses et, surtout, en attendant qu'une réglementation efficace soit mise en place, il pourrait être possible d’anticiper les périodes propices aux fortes concentrations de pollution et d’émettre des avis préventifs incitant à réduire la combustion du bois avant même que la pollution ne devienne critique. Une telle approche permettrait d’agir en amont plutôt que d’attendre que les niveaux de pollution atteignent déjà un seuil préoccupant.
Ce sujet mérite d’être exploré plus en détail et pourrait offrir des pistes intéressantes pour améliorer la gestion de la qualité de l’air à Val-David.
Ce graphique apporte un nouvel éclairage sur la dynamique de la pollution à Val-David, en s’intéressant aux données des saisons chaudes. Contrairement à ce que l’on aurait pu anticiper, on observe des hausses notables de pollution en soirée, un comportement similaire à celui observé en hiver.
Lorsque l’on superpose cette courbe avec celle de la pression atmosphérique, on remarque que les deux semblent se suivre partiellement, surtout en fin de journée. Cela soulève une question essentielle : dans quelle mesure la pression atmosphérique influence-t-elle la qualité de l’air dans la vallée de Val-David, même durant la saison chaude ?
Si cette corrélation se confirme, cela signifie que les variations de pression atmosphérique pourraient non seulement jouer un rôle dans la stagnation des polluants issus de la combustion du bois en hiver, mais aussi dans l’accumulation de polluants en été. Cela amène à s’interroger sur l’impact des feux de forêt : lorsque des incendies surviennent, est-ce que la configuration de la vallée et les variations de pression atmosphérique contribuent à maintenir les polluants en suspension plus longtemps dans la région ? Nous en apprendrons davantage dans les prochaines années en suivant les données Purple Air pour l'ensemble du Québec.
Ces observations ouvrent de nombreuses pistes d’analyse et soulignent l’importance d’approfondir notre compréhension des interactions entre topographie, conditions météorologiques et pollution. Nous invitons d’ailleurs toute personne intéressée à se joindre à nous pour explorer plus en détail ces phénomènes et contribuer à une meilleure prévision de la qualité de l’air à Val-David.
Ce graphique illustre l’évolution des concentrations de PM2.5, le polluant principal étudié dans cette analyse, ainsi que des PM10, des particules plus grosses, généralement considérées comme un peu moins nocives mais loin d’être inoffensives.
On remarque que les courbes des PM10 suivent généralement celles des PM2.5, restant légèrement au-dessus. Cela signifie que lorsque la pollution fine augmente, les particules plus grosses sont également présentes. Toutefois, à certains moments précis, les niveaux de PM10 sont beaucoup plus élevés que ceux des PM2.5.
Une hypothèse intéressante se dégage : ces écarts marqués semblent survenir au printemps, ce qui pourrait être lié au nettoyage des rues. Après l’hiver, le sable abrasif utilisé pour sécuriser les routes est broyé par le passage des voitures, produisant une poussière fine qui se disperse dans l’air. Cette pollution printanière pourrait être sous-estimée, bien qu’elle soit potentiellement problématique pour la santé respiratoire.
Ce phénomène s’ajoute aux feux de forêt en été et à la pollution des foyers en hiver, ce qui renforce l’idée que la qualité de l’air à Val-David est affectée par plusieurs sources tout au long de l’année. Mieux comprendre l’impact des abrasifs routiers sur la pollution printanière pourrait ouvrir la porte à des solutions alternatives, comme une réduction de leur usage ou des méthodes de nettoyages et d'entretien plus efficaces pour minimiser leur effet sur l’air ambiant au cœur du village. Mais il serait surtout prioritaire, dans tous les cas, de réduire l'étalement urbain et donc l'utilisation de l'automobile comme moyen de transport.
Ce tableau présente une comparaison des données recueillies par les deux capteurs utilisés durant la période où nous avons pu obtenir des mesures simultanées. Depuis 2022, nous avons principalement utilisé un capteur IQAir, mais l’un des principaux problèmes de ces capteurs résidait dans le fait que les données publiées étaient biaisées, comme mentionné précédemment.
Avec l’arrivée du capteur PurpleAir, nous avons pu confronter les données brutes issues des deux capteurs et constater une bonne correspondance générale entre eux. Cependant, certaines différences apparaissent :
PurpleAir tend à montrer des valeurs légèrement plus élevées, notamment lors des pics de pollution. Cela signifie que dans les cas extrêmes, la pollution mesurée est plus importante qu’avec IQAir.
Les écarts restent modérés, ce qui suggère que l’interprétation des données antérieures reste valable, bien que les valeurs maximales aient pu être légèrement sous-estimées dans le passé.
Cette analyse nous permet d’avoir confiance dans la fiabilité des mesures du capteur PurpleAir, qui semble bien refléter les tendances observées jusqu’ici, avec un niveau de précision potentiellement supérieur lors des épisodes de pollution intense. Ces résultats renforcent la crédibilité des données actuelles et permettent de poursuivre le suivi de la qualité de l’air avec un outil plus fiable et plus facilement comparable avec une grande quantité de capteurs à l'échelle provinciale, nationale et même mondiale.
Le sentier du Petit Train du Nord est un corridor essentiel pour les activités sportives et récréatives, ainsi que pour le transport actif. Très fréquenté en vélo l’été et en ski de fond l’hiver, il est également utilisé pour la marche, le jogging et d’autres sports de plein air. Toutefois, son tracé soulève une problématique importante : ce sentier suit le fond de la vallée, longeant la rivière du Nord, ce qui signifie qu’il se situe naturellement dans une zone d’accumulation des polluants atmosphériques.
De plus, comme il traverse le périmètre urbain sur toute sa longueur, il est exposé à la pollution issue des sources de combustion du bois, en particulier en soirée et lors des conditions atmosphériques défavorables. Ainsi, le Petit Train du Nord pourrait être à la fois un des endroits les plus fréquentés pour le sport et le transport actif tout en étant l’un des plus pollués.
Lorsqu’on pratique une activité physique en plein air :
On respire plus fréquemment et plus profondément, ce qui pourrait augmenter l’inhalation de polluants.
Les particules fines présentes dans l’air ambiant pourraient pénétrer plus facilement dans l’organisme, surtout en cas d’effort soutenu.
En attendant d'avoir une réglementation efficace, il serait judicieux de mettre en place un système d’alerte permettra aux usagers du Petit Train du Nord de savoir si les conditions sont favorables ou non à la pratique d’un sport en plein air.
À travers ces données et comparaisons, il apparaît clairement que la combustion du bois, accentuée par les conditions météorologiques et la configuration en vallée, joue un rôle central dans la pollution de l’air à Val-David. Malgré quelques périodes de répit, les épisodes de mauvaise qualité de l’air restent très fréquents.